Autant en matière de leadership que de relations humaines, ils ont l’expérience de toute une vie à partager
La plupart des membres de la très imposante génération des baby-boomers sont à la retraite ou sur le point de l’être. Mais la retraite, ce n’est pas que des loisirs. Les personnes nées entre 1946 et 1965 (donc âgées de 52 à 71 ans) restent plus longtemps sur le marché du travail ou envisagent une deuxième carrière. Ils vivent plus longtemps, sont plus actifs et cherchent à compléter leurs revenus de retraite. Bref, en restauration, les baby-boomers devraient faire partie du portrait de la main-d’œuvre.
Dans la liste des meilleurs employeurs pour les jeunes (Canada’s Top Employers for Young People, 2016), on compte peu d’entreprises de services alimentaires. Est-ce que cela pourrait signifier que les jeunes se détournent de l’industrie de la restauration? Si c’est le cas, les baby-boomers seront prêts à combler le manque à gagner. Les adultes d’âge mûr représentent le groupe connaissant la croissance la plus rapide dans l’industrie. Les employés âgés de 55 ans et plus y ont augmenté de manière drastique dans les dernières années.
Les travailleurs âgés ont beaucoup à apporter. Selon Claire Raines et les coauteurs de Generations at Work, les baby-boomers sont typiquement orientés vers le service, motivés, soucieux de plaire et travaillants, en plus d’avoir un bon esprit d’équipe. Dans l’International Journal of Hospitality Management, on mentionne qu’ils ont tendance à moins causer d’incidents et faire d’erreurs, qu’ils respectent l’autorité et qu’ils sont disciplinés et généralement plus heureux au travail. Ils font aussi de bons mentors pour les jeunes employés et excellent dans les relations avec la clientèle.
La bonne façon d’atteindre les baby-boomers
Même s’ils sont de plus en plus technophiles, les baby-boomers n’ont pas recours aux services d’emplois en ligne et aux médias sociaux lors de leur recherche d’emploi. Il faut plutôt penser à mettre une affiche dans la fenêtre, à encourager le bouche-à-oreille et à consulter les banques de candidats.
Dans un rapport de l’université de l’État de Washington, on recommande vivement aux restaurateurs de décrire l’emploi offert de façon réaliste, afin d’encourager les bonnes personnes à poser leur candidature. Si vous cherchez des gens qui aiment les horaires flexibles et interagir avec le public, les baby-boomers pourraient constituer des candidats parfaits. Ils ont plus de temps libres que les jeunes générations et ont une vaste expérience des relations avec des personnes de tous âges et dans diverses situations.
D’après Restaurant-hospitality.com, les travailleurs plus âgés font diminuer l’absentéisme, les blessures liées au travail, le stress et le risque de toxicomanie. De plus, ils font augmenter l’engagement et la satisfaction au travail, et ont la capacité de servir de mentors pour les jeunes. Et avant de les écarter sous prétexte qu’ils ne maîtrisent pas les technologies, sachez qu’une étude de Days Inn a montré que ces travailleurs ont la capacité d’apprendre à utiliser les technologies et de bien fonctionner dans un environnement où elles sont omniprésentes. Quand on leur donne une bonne formation (et dans certains cas, un peu plus de temps), les baby-boomers apprennent, conservent les compétences acquises et les mettent en pratique de façon à garantir un bon retour sur investissement.
Créer des liens grâce à la formation et à la communication
La formation est tout aussi importante pour ces travailleurs que pour les plus jeunes. Certains baby-boomers en seront à leur première expérience de la restauration, alors que d’autres n’auront pas travaillé dans ce secteur depuis la fin de leurs études. D’une manière ou d’une autre, pour préserver votre image, vous devrez vous assurer que votre équipe respecte les règles établies. Vos pratiques et politiques doivent être expliquées clairement : tenue vestimentaire, accueil, service, débarrassage et lavage de la vaisselle.
Selon une étude de l’université d’État de Kent portant sur les méthodes de formation adéquate pour les travailleurs plus âgés, les employeurs ne reconnaissent pas et ne satisfont pas les besoins uniques de ce groupe d’âge en matière de formation. Au Sunny Street Café, à Westerville (Ohio), la propriétaire Megan Ada procède à une séance de mise à jour tous les six mois. Cela permet de réaffirmer les attentes, mais aussi de rappeler à tout le monde qu’on les a à l’œil. Mme Ada pense que les baby-boomers aiment les règles claires et les systèmes d’autorité bien établis.
Et concernant la communication, on privilégiera les discussions en personne ou les appels téléphoniques, plutôt que les courriels ou les textos. Même si des données de comScore montrent que les baby-boomers possèdent plus d’un tiers de toutes les tablettes vendues et que 85 % d’entre eux ont des téléphones cellulaires et la possibilité d’utiliser la messagerie texte, les conversations directes demeurent la meilleure façon de communiquer avec eux.
« Je n’envoie jamais de textos aux employés âgés, car ils ne les recevront pas, explique Mme Ada. Je leur parle directement. Ils notent tout et n’oublient donc jamais leur horaire. »
Des travailleurs loyaux motivés par le respect et la reconnaissance
Rendus à cette étape de leur vie, ces travailleurs sont matures et polis. Ils n’ont pas envie de jouer un jeu. D’après Restaurant-hospitality.com, les baby-boomers sont très loyaux, tant qu’ils sentent un certain engagement de la part de leur employeur. La rétroaction fréquente, l’attention, l’explication des objectifs et la critique constructive favoriseront la loyauté.
Les baby-boomers accordent de l’importance à la reconnaissance. Selon, Dan Longton, PDG de Traitset, une entreprise spécialisée dans la gestion de la main-d’œuvre, ils aiment qu’on les oriente, pas qu’on leur donne des ordres. Et comme ils ont toujours été très axés sur l’avancement, ils apprécieront la reconnaissance sous forme d’augmentation, de promotion ou de titre.
Au Sunny Street Café, le jumelage de jeunes travailleurs avec d’autres plus âgés contribue à la motivation de chacun et renforce les liens au sein de l’équipe.
« Les travailleurs d’un certain âge ont toujours plus d’énergie quand ils essaient de suivre le rythme des plus jeunes, mentionne Mme Ada. Et les jeunes apprennent des personnes avec qui ils sont jumelés. »
Les baby-boomers arrivent chez vous avec toute leur histoire. N’hésitez pas à leur partager la vôtre. Leurs nombreuses expériences personnelles et professionnelles les amèneront sans doute à poser des questions, faire des suggestions et devenir un atout précieux pour votre équipe.