Faire concurrence ou réussir? Sans hésitation, le deuxième.
Dans l’industrie de la restauration, il existe une distinction entre la concurrence et la réussite. Mais pour le restaurateur toujours dans l’action, elle n’est pas nécessairement évidente.
Les restaurateurs qui cherchent à « rivaliser » avec les autres ont tendance à travailler très fort chaque jour, à se battre pour obtenir chaque part de marché possible et à remporter de nombreuses petites victoires en cours de route.
Ce qu’ils ne font généralement pas, par contre, c’est d’anticiper les occasions à venir : tendances culinaires, possibilités d’expansion ou planification d’une stratégie de retrait.
Pourtant, je sais qu’un restaurateur « réussit » quand il se concentre autant sur le futur que sur le présent. Et j’ai observé que ces restaurateurs ont au moins trois choses en commun :
- Ils vont au-devant des tendances.
- Ils font un profit considérable.
- Ils ouvrent un deuxième ou un troisième établissement.
Ce sont toutes des réalisations auxquelles la plupart des restaurateurs aspirent. Donc, comment cesse-t-on de « faire concurrence » pour plutôt « réussir »?
En commençant par comprendre et appliquer la formule de réussite suivante :
Atteindre le plus haut degré de popularité et de rentabilité en créant chez le client une impression de valeur qui dépasse la barrière du prix.
L’avantage de l’indépendance
La création d’une impression de valeur est surtout une question de dépassement des attentes du client, ce que les restaurateurs indépendants peuvent faire beaucoup mieux que les chaînes.
Pensez-y. Les chaînes de restaurants se contentent de satisfaire les attentes. Elles ont pour objectif de préparer et de servir les mêmes aliments, de la même façon, et ce, de la Nouvelle-Écosse à la Colombie-Britannique. Cette prévisibilité constitue une grande part de leur attrait. Mais elle n’est pas particulièrement emballante pour la clientèle plus raffinée en quête de nouvelles expériences.
Les restaurateurs indépendants qui arrivent à surprendre de manière constante la clientèle grâce à des expériences nouvelles et qualitativement meilleures augmentent la valeur perçue de leur établissement, peu importe le prix de leurs plats. Les restaurateurs me demandent souvent pourquoi leurs concurrents sont plus occupés qu’eux alors que leurs prix sont plus élevés. Eh bien, c’est parce que ce ne sont pas les prix qui comptent, mais la valeur de ce que l’on offre.
Voici donc quelques idées qui vous aideront à surpasser les attentes et à augmenter la valeur de l’expérience que vous offrez.
Des bases solides et constantes
Cela s’applique au service, aux plats et à l’apparence de l’endroit. Vous devez créer une « culture de l’accueil » qui place les besoins et l’expérience du client au cœur de tout. Et cette culture doit être mise par écrit au moyen d’une mission et d’une vision qui formulent clairement la promesse que vous faites au client. Ensuite, il ne reste plus qu’à afficher le tout, à y faire référence lors des formations et des réunions et à donner l’exemple.
Les plats doivent aussi être soignés, et pas seulement dans leur apparence, également dans la sélection des ingrédients et la préparation. Il ne s’agit pas de copier les prix ou la taille des portions de ses concurrents, mais plutôt de proposer des plats aux saveurs et à la présentation complexes, complétés par un service exceptionnel et une ambiance unique.
Veillez aussi à garder les espaces intérieurs et extérieurs propres et rangés. Les chaînes sont généralement meilleures dans ce domaine que les restaurateurs indépendants. Il faut changer les ampoules brûlées, garder les poubelles hors de la vue des clients et surveiller régulièrement la propreté des toilettes.
Des points de différenciation
Si les bases solides sont nécessaires, elles ne suffisent pas pour autant à garantir la réussite. Vous devez aussi trouver des manières de vous distinguer des autres établissements qui ont des bases solides. Voici quelques aspects qui interpellent particulièrement les consommateurs d’aujourd’hui.
Adaptation au mode de vie. Le menu et l’aménagement facilitent-ils la socialisation? Êtes-vous ouvert tard en soirée pour attirer les jeunes? Renseignez-vous le plus possible sur les besoins et les désirs des vos clients, puis adaptez-vous à leur mode de vie.
Accueil sincère. Comme vous faites déjà du service une priorité, assurez-vous d’embaucher des gens qui interagissent de façon authentique avec les autres. On peut toujours former quelqu’un à dire et à faire les bonnes choses, mais la chaleur et l’intérêt réels envers autrui ne s’apprennent pas.
Attrait du menu. À quand remonte la dernière analyse du menu? Savez-vous quels plats sont populaires? Vos plats sont-ils toujours actuels et conformes à votre concept? Votre menu a-t-il l’air professionnel et est-il facile à lire?
Ambiance. Veillez à créer un environnement qui reflète les tendances actuelles et évitez de laisser votre décor se démoder. Envisagez d’utiliser des produits locaux pour vous démarquer encore plus des chaînes, dont les établissements ont la même apparence d’une province à l’autre.
Essence du concept. Vous devez avoir une idée claire de votre concept pour pouvoir intégrer des éléments de celui-ci à tous les aspects de votre établissement.
Présence du propriétaire ou gérant. Les gens aiment voir la personne responsable à l’œuvre. Vous représentez de bien des façons l’identité de marque de votre établissement. Assurez-vous donc de vous faire voir autant dans votre restaurant qu’ailleurs.
Voilà, il ne vous reste plus qu’à mettre tout cela en pratique pour emprunter la voie de la réussite et laisser celle de la concurrence aux autres.