Ces personnes axées sur la carrière comblent l’écart entre deux géants du bassin de main-d’œuvre.
Si la vie était un sandwich, vous trouveriez la génération X coincée entre deux ingrédients bien épais : les baby-boomers sur le dessus et la génération Y en dessous. Les X, qui se retrouvent au milieu du sandwich, lui donnent de la personnalité et de la saveur. Ils sont une tranche mince qui compte pour beaucoup dans l’équation. Bref, ne les négligez pas.
Oui, la génération X est celle dont la taille est la plus petite. Mais comme beaucoup de baby-boomers partent à la retraite et que de nombreux Y ne font qu’entrer dans l’âge adulte, les membres de la génération X sont sur le point de devenir une pièce maîtresse de la population active. Les gestionnaires qui rejettent parfois les X, sous prétexte qu’ils sont paresseux et égocentriques, devraient y repenser à deux fois. Alors que les X entrent dans une phase de maturité et accordent plus d’importance à leur carrière, leur expérience pourrait constituer un atout précieux pour combler l’écart entre les baby-boomers et la génération Y.
Mieux les comprendre pour savoir comment les convaincre
Donc, qui sont-ils? Tout d’abord, ils sont la première génération d’enfants à la clé, c’est-à-dire le produit d’une époque où la vie familiale a changé de façon drastique. Beaucoup d’entre eux ont grandi en dépendant moins des adultes dans leur vie et plus de leur groupe de pairs. À un moment où le taux de divorce explosait et où les deux parents d’un ménage travaillaient à temps plein à l’extérieur du domicile, la génération X s’est bâti un sens de la débrouillardise, de l’indépendance et du scepticisme à son image.
Selon le rapport Today’s Multigenerational Workforce (la main-d’œuvre multigénérationnelle d’aujourd’hui) de Lee Hecht Harrison, les X accordent une grande importance à l’éducation, aux biens matériels ainsi qu’à la sécurité financière et émotionnelle. Ils attachent aussi de la valeur au plaisir, ce qui se reflète dans leur travail. Dan Longton, président de TraitSet, une entreprise de gestion de la main-d’œuvre, fait remarquer que les membres de la génération X veulent s’amuser au travail, et qu’ils ont tendance à quitter les emplois où ce n’est pas le cas.
Une fois que l’on reconnaît ce qu’ils sont vraiment, c’est-à-dire débrouillards, intelligents, enjoués et indépendants mais aptes au travail d’équipe, il devient plus facile de les intégrer. Et maintenant, où les trouve-t-on? Comme les plus jeunes générations : en ligne. Selon une étude de Forbes publiée en 2014 (How Boomers, Gen X, and Gen Y Look for Work), 70 pour cent des X ont recours aux appareils mobiles dans le cadre de leur recherche d’emploi. Ainsi, les méthodes dont vous vous servez pour recruter les jeunes travailleurs seront aussi efficaces avec les X, particulièrement ceux qui sont férus de technologie… et qui seront donc à l’aise avec les outils que vous utilisez. Concentrez vos efforts sur des sites comme Workopolis, Monster, Neuvoo, Jobillico, Kijiji et Jobs.ca et n’oubliez pas, précise M. Longton, de mettre de l’avant l’atmosphère agréable et conviviale qui règne dans votre établissement. Veillez aussi à mettre souvent à jour votre profil sur les sites de médias sociaux comme Facebook et LinkedIn.
Adaptation et leadership
Comme les X ont grandi au milieu d’une révolution technologique, ils savent facilement s’adapter, affirme M. Longton. Même s’il n’a pas toujours été possible d’agrandir, de rétrécir et de faire glisser l’information sur une tablette, les membres de la génération X ont été témoin de nombreux changements technologiques et s’y sont bien adaptés. Ils apprendront donc facilement à utiliser les systèmes de points de vente et autres applications de gestion des données.
Et à mesure que les travailleurs occupant des postes de direction partiront à la retraite, les X pourront prendre la relève. Comme ils sont assez éduqués – 40 % d’entre eux détiennent au minimum un diplôme collégial –, ils constituent des candidats tout désignés pour ces postes. Cependant, d’après M. Longton, ils s’en tirent moins bien quand ils sont laissés à eux-mêmes. Ainsi, leur formation doit être axée sur le travail d’équipe. Par ailleurs, les X considèrent leur supérieur immédiat comme un spécialiste, une personne à l’expérience durement acquise. Ils accordent donc beaucoup d’importance aux relations de mentorat.
Leur offrir un environnement où ils pourront se développer
L’expérience de vie des X se caractérise entre autres par la présence constante du « sur demande » : télécommandes, fours à micro-ondes, guichets automatiques, messagerie instantanée, etc. Et, selon Entrepreneur.com, comme ils ont aussi vécu des périodes de récession, donc peut-être des mises à pied, ils ont tendance à devenir inquiets quand ils n’obtiennent pas de rétroaction immédiate.
En fait, la rétroaction et la communication devraient représenter des aspects essentiels de votre stratégie de rétention. Vous aurez également avantage à vous intéresser à leur vie. Toujours d’après Entrepreneur.com, puisque les X ont grandi dans des familles où le travail passait avant la vie familiale, pour leur part, ils aspirent plutôt à un équilibre dans ce domaine. Enfin, veillez à ce qu’ils sachent que leurs efforts sont appréciés, notamment en facilitant la communication, en les outillant pour qu’ils puissent bien faire leur travail, en réglant rapidement les problèmes et en reconnaissant leur rendement. En conclusion, la motivation des X repose sur trois choses :
- Permettez-leur de se développer. Fixez-leur des objectifs clairs et donnez-leur la latitude suffisante pour les atteindre.
- Offrez-leur des choix. On tirera mieux parti de leur envie de se débrouiller seuls en les orientant. Leur créativité et leurs ressources feront le reste.
- Rendez le mentorat accessible. Passez du temps avec eux, mais sans tomber dans la microgestion (rappelez-vous leur autonomie d’enfant à la clé), ce qui leur permettra de déployer leurs ailes et de s’élancer vers le ciel.