Même si la situation actuelle n’est pas facile, il est tout de même possible de trouver de bons employés et de les garder. Voici quelques conseils de nos spécialistes sur le sujet.
Vous ne serez sans doute pas étonnés d’apprendre que le Canada connaît actuellement une pénurie de main-d’œuvre assez importante. Selon un rapport de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante publié en décembre 2017, environ 362 000 postes sont à pourvoir à l’échelle du pays. C’est le nombre le plus élevé enregistré à ce jour.
L’industrie du tourisme et de l’hôtellerie, qui inclut le secteur de la restauration, arrive au deuxième rang des industries qui ont le plus de postes vacants, derrière la vente au détail. Richelle Akimow, directrice des ventes pour la division de la Colombie-Britannique de Service alimentaire Gordon a pu constater directement les effets de cette pénurie.
« Beaucoup de nos clients, particulièrement dans les endroits touristiques comme Whistler, sont forcés de fermer leurs portes deux ou trois jours par semaine, mentionne-t-elle. Et ce n’est pas en raison d’un manque de clientèle, mais plutôt parce qu’ils n’ont personne pour faire le travail. Certains restaurateurs travaillent jusqu’à vingt heures par jour pendant des semaines. Bien sûr, ils ne peuvent pas maintenir cette cadence longtemps. »
Mme Akimow connaît des restaurateurs qui paient leurs plongeurs plus de vingt dollars l’heure et en prévoient trois par quart de travail en espérant qu’au moins l’un d’eux se présentera. Pire encore, le problème ne se limite pas qu’au personnel non qualifié. Les chefs et les cuisiniers expérimentés sont aussi difficiles à trouver.
Michael Viloria, chef pour la division de la Colombie-Britannique, est d’avis que le problème n’est pas seulement dû au manque de travailleurs. Il pense que les restaurants n’en font pas assez pour être considérés comme des employeurs de choix.
« Les salaires peu concurrentiels, la pression constante, le mauvais équilibre travail-vie personnelle, les possibilités limitées d’avancement et l’incapacité à motiver le personnel ont tous contribué à l’état actuel de l’emploi en restauration, affirme-t-il. Les restaurateurs qui souhaitent recruter plus facilement des employés et les garder doivent réévaluer leur façon de faire en tenant compte de ces conditions. »
Voici quelques idées pour changer les choses.
Investir dans la culture de son entreprise
« Le meilleur porte-parole et recruteur, c’est l’employé heureux qui aime son travail et qui se sent à la fois stimulé et soutenu, explique Mme Akimow. Parce qu’il en parle à ses amis. »
Pour créer une culture axée sur la motivation et le soutien, on peut adopter un ensemble de valeurs – travail d’équipe, formation, communication ouverte, renforcement positif, environnement familial, etc. – qui orienteront la gestion de toutes les activités.
« Ce genre de culture permet énormément de se démarquer dans l’industrie », mentionne-t-elle, car elle permet de contrer les perceptions concernant les longues heures et les mauvaises conditions de travail.
Cibler le recrutement
« Les gens formidables n’ont pas besoin de se chercher un emploi; ce sont les emplois qui les trouvent », laisse savoir Brad McCosh, recruteur pour Service alimentaire Gordon. Plutôt que de consulter les offres, les bons candidats manifestent leur désir de trouver un nouvel emploi par le biais des médias sociaux ou de leur profil LinkedIn.
Les recruteurs judicieux surveillent donc ces profils pour repérer des candidats et les approcher. « C’est plus long et plus compliqué que de publier une offre, mais cela permet d’embaucher de meilleurs employés », croit M. McCosh.
Définir ce qui nous distingue
Les restaurateurs doivent donner aux employés potentiels des raisons de travailler pour eux plutôt que pour leurs concurrents. Naturellement, le salaire et les avantages sociaux doivent être concurrentiels, mais ce sont surtout les à-côtés qui font la différence.
Les possibilités d’avancement sont-elles clairement définies? Utilise-t-on le mentorat? Tous les employés en cuisine ont-ils l’occasion de donner leur avis sur la création de nouveaux plats? Encourage-t-on l’équilibre travail-vie personnelle, par exemple en permettant aux cuisiniers de travailler quatre journées de douze heures pour ensuite avoir trois jours de congé, plutôt que de travailler six ou sept jours par semaine?
Pour vendre son établissement, il faut mettre de l’avant les avantages offerts et la culture autant que les fonctions du poste.
Simplifier le processus d’embauche
Personne n’a envie de perdre de bons candidats au détriment de la concurrence parce que son processus d’embauche est interminable. On doit donc accélérer les choses et procéder rapidement à des entrevues.
Les technologies peuvent aussi faciliter l’intégration et la formation des nouveaux employés, et ainsi permettre aux recrues de sentir qu’ils font pleinement partie de l’équipe beaucoup plus rapidement.
Motiver son équipe
Une fois les bonnes personnes trouvées, il faut mettre autant d’effort à les garder. Car le roulement coûte très cher.
« L’engagement du personnel est un des sujets de l’heure dans le domaine des ressources humaines », fait remarquer M. McCosh. Les employés motivés sont heureux de leur travail et loyaux envers leur employeur. Pour connaître le degré d’engagement et de satisfaction de ses employés, les sondages peuvent être très utiles. On en trouve d’ailleurs facilement sur Internet.
Et si les résultats du sondage sont négatifs, on peut partir de ses valeurs pour créer un plan de marketing interne en vue d’améliorer l’engagement, et donc la rétention.
Parlons de main-d’œuvre
Pour connaître les ressources sur le recrutement et la rétention disponibles, renseignez-vous auprès de votre représentant.