La création de liens avec des spécialistes permet d’améliorer les soins.
Tout le monde utilise son réseau. On le fait souvent sans s’en rendre compte, par exemple, en discutant avec sa famille et ses amis, des collègues ou des professionnels. Parfois, on crée des liens simplement en parlant à un résident tandis qu’on sert le repas, et d’autres fois, on le fait volontairement en participant à un congrès. En tant que professionnel des services alimentaires en santé, vous devez vous rappeler que toutes les conversations que vous avez et les liens que vous créez sont des occasions parfaites de vous perfectionner, d’améliorer les pratiques de votre établissement et, en fin de compte, la vie de vos résidents.
Que vous utilisiez le réseautage à des fins personnelles ou professionnelles, l’objectif demeure le même : nouer et entretenir des relations mutuellement bénéfiques avec des gens avec qui vous pouvez partager des idées et des connaissances.
Et gens est définitivement le mot à retenir dans ce qui précède, affirme Maureen Leugers, directrice, Réussite non commerciale des clients chez Service alimentaire Gordon. Il ne s’agit pas de collectionner les cartes professionnelles de gens que vous pouvez appeler si vous avez besoin de conseils, mais plutôt d’aller vers les autres, de leur parler et de les écouter, vraiment les écouter.
« Il ne faut pas tant miser sur de nombreux contacts LinkedIn, mais plutôt sur des relations amicales, précise Mme Leugers. Le réseautage, c’est partager de l’information autant qu’en recevoir, et, en santé, c’est essentiel. »
De l’aide à portée de main
Dans le milieu de la santé, le directeur des services alimentaires se sent souvent isolé ou bien loin dans l’échelle de priorités. Il y a les gestionnaires, les médecins et le personnel infirmier, les thérapeutes… puis le personnel des services alimentaires.
On a tendance à penser que notre opinion ou notre expérience est sans valeur, mais ce n’est pourtant pas le cas. Votre personnel et vous êtes en contact avec les résidents tout au long de la journée; vous connaissez leurs préférences, comprenez leurs besoins nutritionnels, leur diète et même les personnes avec qui ils aiment partager leur repas.
Pour que le réseautage soit efficace, on doit aller vers les autres, fait savoir Mme Leugers. Elle cite en exemple le conseiller en affaires Harvey Mackay, qui recommande de creuser son puits avant d’avoir soif.
« Si vous êtes attentifs aux besoins des autres et leur donnez accès aux données ou aux gens qui pourront les aider, vous vous rendrez vite compte qu’ils seront prêts à faire de même avec vous », explique-t-elle.
Un isolement qui coûte cher
Difficile de rester à jour quand on fait cavalier seul. Souvent, les inefficacités s’accumulent… et les coûts aussi. Selon Mme Leugers, si on est responsable des services alimentaires d’une résidence pour personnes semi-autonomes, on doit aller vers les hôpitaux et leur présenter son plan de nutrition, ses capacités en matière de soins aux personnes atteintes de démence, ses réussites, etc. En créant des liens et en mettant de l’avant ses forces, c’est tout l’établissement qui y gagne.
« Si vous démontrez à un hôpital que votre programme de services alimentaires favorise la guérison et contribue à la réduction des admissions, votre résidence risque de se retrouver en haut de la liste de placement pour les patients qui obtiennent leur congé, soutient-elle. Tout cela grâce au réseautage. »
Les questions en premier; les réponses ensuite
La création de liens et la discussion avec d’autres acteurs de l’industrie permettent également de rester à jour dans son domaine : changements à la réglementation, nouveaux aliments ou accessoires qui pourraient améliorer l’expérience des repas, etc.
À l’ère des technologies numériques, il est facile de penser qu’on peut accéder à l’information et aux gens nécessaires en ligne. Grâce à Internet, tout le monde peut trouver réponse à ses questions. Mais le défi, c’est de savoir quelles questions poser. Et le réseautage est une bonne façon de le découvrir.
On peut, par exemple, se créer un réseau de cinq personnes qui nous connaissent, que ce soit des collègues ou des gens de l’extérieur. Non seulement ce réseau sera bénéfique sur le plan personnel, mais il permettra aussi de se sentir moins seul avec une opinion ou un problème.
Je vous garantis que parmi ces cinq personnes vous trouverez quelqu’un qui a des préoccupations semblables aux vôtres et avec qui vous pourrez chercher des solutions.
Les connaissances acquises grâce au réseautage font augmenter la valeur d’une personne, et c’est tout l’établissement qui en bénéficie. Voici quelques conseils pour réseauter de façon efficace :
Des débuts en terrain connu. Le réseautage nous fait souvent sentir comme si on allait seul à une fête, admet Mme Leugers. On n’est à l’aise qu’une fois qu’on se mêle aux autres et qu’on trouve des gens qui ont des intérêts semblables aux nôtres.
« Engagez la conversation avec le directeur des services alimentaires d’une autre résidence de la ville, propose-t-elle. C’est beaucoup plus simple et économique de créer des liens dans sa collectivité. Et les gens sont toujours heureux de partager de l’information. »
Réseautage interne. Nous avons tous une certaine expertise, laisse savoir Mme Leugers. L’équipe des installations connaît l’environnement, celle des services alimentaires est spécialiste de la salubrité des aliments et l’équipe soignante sait comment prévenir les infections. Et ces connaissances devraient circuler à l’interne. Parce qu’au fond on s’intéresse à toute la personne, pas seulement à ses besoins nutritionnels.
À la recherche des professionnels. Si l’on souhaite aller plus loin, on peut aussi regarder du côté des nombreuses associations professionnelles ou commerciales à l’échelle locale, provinciale et nationale, suggère Mme Leugers. On pense, par exemple, au Regroupement québécois des résidences pour aînés, à la Canadian Association of Foodservice Professionals (CAFP) ou à la Canadian Society of Nutrition Managers. Beaucoup d’entre elles ont accès à un bon réseau de professionnels ou offrent des séminaires, des ateliers et des congrès.
Partage des connaissances. La participation à une conférence ou à un atelier engendre des coûts pour l’employeur (frais de déplacement, temps passé à l’extérieur). Si vous assistez à un événement, prenez des notes et revenez avec de l’information précieuse que vous pourrez partager.
Cela vous permet de montrer l’importance de vous envoyer dans ce genre d’événement, en plus de donner aux gestionnaires des pistes de réflexion sur des sujets qu’ils ne considéraient peut-être pas comme une priorité.
Quand vous revenez d’un événement de réseautage, pensez à dire deux choses, conseille Mme Leugers :
« J’ai appris que… »
« Penses-tu que nous devrions le faire ici? »
Cinq erreurs fréquentes
1. Prendre avant de donner. L’objectif consiste à créer un lien, pas seulement à obtenir quelque chose.
2. Tenir l’intérêt des autres pour acquis. Les gens partagent leurs problèmes… et s’intéressent souvent plus aux leurs qu’aux vôtres.
3. Aller à la pêche. Le réseautage avec n’importe qui ne permet pas toujours de trouver des réponses.
4. Croire que les outils créent des liens. Si vos abonnés Twitter ne lisent pas ce que vous écrivez, vous n’aurez pas de réponses.
5. Viser trop haut. Avez-vous vraiment besoin de parler au directeur général? La relation avec un pair de l’industrie risque d’être plus avantageuse pour tous.
Source : Inc.com
Conseils de réseautage
Harvey MacKay, conseiller en affaires et auteur, suggère les méthodes suivantes pour améliorer le réseautage au sein d’un groupe de professionnels.
- Ne restez pas planté là; mêlez-vous aux autres.
- Soyez vous-même... mais pas trop; écoutez aussi un peu.
- Optez pour un « discours d’ascenseur »; venez-en rapidement aux faits.
- Ne faites pas que collectionner les cartes professionnelles; utilisez-les.
- Réseautez partout; les bonnes idées n’ont pas d’adresse permanente.
- Discutez de tout et de rien; passez ensuite aux choses sérieuses.
- Ayez un porte-nom; les gens ont la mémoire courte.