Une entreprise complètement transformée par les épreuves connaît du succès notamment grâce aux biscuits Yo-Yo.
Un seul jour peut transformer une entreprise. C’est ce qui s’est produit pour la Kitchen Door Food Company au premier jour du confinement en Nouvelle-Écosse.
La fondatrice de l’entreprise, Patty Howard, s’est réinventée avant même que l’expression ne devienne un cliché en ces temps de pandémie. En une semaine, elle a transformé son entreprise grâce à un plan de survie comprenant les biscuits Yo-Yo, une bière inusitée et des cours de cuisine en ligne.
Avant la pandémie, la majorité de ses revenus provenait de son service de traiteur. En effet, environ 75 % de ses profits découlaient de mariages, d’événements sociaux et corporatifs et de la livraison en entreprise. Ces sources de revenus ont disparu en mars 2020.
«Nous avons rapidement réalisé que nos réserves étaient à sec», se souvient Patty. Elle a dû passer de 35 employés à temps plein et 20 employés à temps partiel à quatre seulement. «Nous avons fait de la vente au téléphone pendant une semaine. La fin de semaine suivante, j’ai créé un site de commerce en ligne.»
Le succès du commerce en ligne
Il était logique pour l’entreprise de se consacrer davantage à la vente au détail, même si elle n’avait jamais fait de commerce en ligne. Patty connaît depuis longtemps l’importance d’avoir des sources de revenus diversifiées. Pour compenser les périodes creuses du service de traiteur, elle vendait des plats frais et surgelés à son magasin de Dartmouth.
«Peu d’entreprises sont demeurées ouvertes pendant le confinement, alors nous avons commencé à cuisiner, dit-elle. Au départ, les restaurants qui ont emprunté cette avenue ont connu beaucoup de difficultés. Il manquait d’emballages et les gens ne savaient pas vraiment comment faire la production et s’assurer que ça fonctionnerait chez les clients.»
Kitchen Door had all of its packaging and labeling in place, as well as clear instructions on how customers could prepare the food at home. They also had the skills to produce meals in volume and achieve quality results.
«Pendant les trois premiers mois, nos revenus de vente au détail étaient dix fois plus élevés qu’à l’habitude, mais nos autres activités ne rapportaient rien», explique Patty.
Après moins de deux semaines, elle a rappelé deux employés, dont Andrew Ferrell, son chef cuisinier, qui a commencé à offrir des cours de cuisine en ligne plutôt qu’en personne.
Des cours de cuisine améliorés
Selon Patty, les cours de cuisine en personne visaient à offrir une expérience raffinée à ses clients, qui pouvaient boire du vin et profiter d’un repas trois services. Elle ne savait pas si ce format fonctionnerait en ligne.
Certains des premiers cours ne comptaient que deux participants. Heureusement, leur popularité s’est accrue, surtout grâce aux événements privés.
«Lorsque les gens ont réalisé que les choses ne reviendraient pas à la normale de sitôt, les entreprises ont commencé à chercher des moyens de renforcer l’esprit d’équipe à distance, et nous avons commencé à faire des événements», raconte Patty.
Un événement organisé par Doctors Nova Scotia, un organisme médical à but non lucratif, a réuni 156 personnes. Réparties en groupes de six, ces dernières ont préparé des repas à partager avec l’aide d’un animateur.
Ensuite, les cours ont été offerts selon deux formules : les résidents locaux recevaient les ingrédients nécessaires livrés par Kitchen Door, et les participants éloignés recevaient une liste d’épicerie. L’entreprise doit le succès de ses événements à ses compétences de traiteur, à ses capacités de vente au détail et au plaisir que procurent les cours de cuisine.
Les biscuits Yo-Yo
Les cours de cuisine ont gagné en popularité, mais c’est la vente au détail qui a transformé l’entreprise. Kitchen Door soutient depuis longtemps l’achat local. En plus de vendre ses propres produits, elle a transformé son magasin en point de vente pour aliments spécialisés. C’est ainsi que l’entreprise a connu les biscuits Yo-Yo.
The shortbread and buttercream sandwich cookie hails from New Zealand. The company that created the cookie for the Canadian market is based in Prince Edward Island packages and sells them through many retailers like Kitchen Door’s specialty retail shop. When the company wanted to scale up manufacturing, Howard got the call.
Kitchen Door est maintenant le seul fabricant et distributeur autorisé des biscuits Yo-Yo dans les provinces de l’Atlantique. Ce projet a nécessité de nouveaux équipements, de la formation, une certification et un changement d’état d’esprit.
«Pendant des années, j’ai surtout travaillé sur les aspects entrepreneuriaux de mon entreprise, et maintenant je suis de retour en cuisine, à mettre la main à la pâte, affirme-t-elle. Je n’ai jamais fait autant de biscuits de toute ma vie.»
En fin de compte, la décision de miser sur un produit autorisé a porté ses fruits; Patty prévoit même une croissance continue.
Une bière qui a du chien!
La bière a également fait son entrée chez Kitchen Door. Une ancienne employée ayant ouvert une garderie pour chiens a compris l’importance de la vente au détail. Elle a donc mijoté un bouillon d’os, qu’elle a appelé «bière pour chiens», et créé Crafty Beast Brewing Co. Pour répondre à la demande, elle a demandé l’aide de Patty.
Le produit est fabriqué selon le principe d’un restaurant virtuel. Chaque soir, un employé de Kitchen Door fait le bouillon, qui est ensuite congelé et envoyé à Crafty Beast. Une entreprise de mise en conserve s’occupe du reste.
«Il faut être touche-à-tout pour être traiteur, et c’est épuisant : ça exige de soulever des boîtes, de charger et décharger des livraisons et de travailler les fins de semaine ou en pleine nuit, explique Patty. Je ne dis pas que je ne le ferai plus jamais, mais notre situation actuelle offre un meilleur équilibre travail-vie personnelle à mes employés, qui sont avec moi depuis longtemps et ont traversé toutes ces épreuves.»
La prochaine étape? Possiblement créer des repas préparés personnalisés pour une entreprise de nutrition en Nouvelle-Écosse, ou d’autres contrats d’emballage ou de production de produits autorisés.
«J’ai plus d’un tour dans mon sac!», affirme Patty.