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L’alimentation peut contribuer à améliorer la santé et favoriser la guérison. La sensibilisation est donc essentielle.

Une grande part du budget des établissements de santé est consacrée au traitement des maladies chroniques, dont beaucoup sont évitables. De plus, les mauvaises habitudes alimentaires sont directement liées à l’apparition de maladies cardiovasculaires, de l’hypertension, du diabète de type 2 et de certains cancers. Voilà pourquoi le secteur de la santé doit absolument se soucier de l’alimentation des gens. 

«­ Ça ne suffit pas de servir des repas nutritifs dans les hôpitaux et les centres de soins de longue durée », affirme Dana Fillmore, directrice du secteur santé chez Service alimentaire Gordon. « Les services alimentaires doivent aussi établir des stratégies pour améliorer la santé des gens à l’extérieur de leurs quatre murs, c’est-à-dire dans les collectivités où ils évoluent. »

L’insécurité alimentaire accroît le risque de malnutrition

En Amérique du Nord, on produit des aliments en grande quantité. Pourtant, beaucoup de gens n’ont pas assez à manger, ne consomment pas les bons aliments ou les deux. 

C’est ce qu’on appelle l’insécurité alimentaire. Grosso modo, elle se définit par la faim, un accès limité à des aliments nutritifs, l’adoption de comportements alimentaires anormaux ou la consommation d’aliments riches en calories, mais à faible valeur nutritive. Et tous ces aspects peuvent entraîner la malnutrition et les conséquences suivantes :

Maladies chroniques, dont l’obésité, le diabète, les problèmes de santé mentale, l’hypertension, l’asthme, la carie, l’anémie, les infections, les anomalies congénitales, la dépression, l’anxiété, le stress et même la famine. 

Compromis dangereux, par exemple, l’obligation de choisir entre l’achat d’aliments et le paiement d’autres nécessités.

Augmentation des coûts de santé, comme ceux associés au traitement d’affections chroniques qui risquent d’empirer avec le temps.

Même si elle est plus fréquente chez les populations vulnérables et à faible revenu, l’insécurité alimentaire touche tous les groupes socio-économiques. Par exemple, un élève de cégep pourrait ne pas avoir accès à des fruits et légumes frais et une personne retraitée disposant d’un revenu moyen pourrait avoir de la difficulté à se rendre au supermarché. 

«­ C’est un problème qui concerne l’ensemble de la collectivité et nécessite donc une intervention de la même ampleur, explique Dana Fillmore. Et les organisations communautaires et sanitaires peuvent montrer la voie. »

Lutte contre l’insécurité alimentaire

Le leadership en santé passe avant tout par la prévention de l’insécurité alimentaire, soit la gestion du problème avant qu’il n’entraîne des séjours à l’hôpital ou dans des centres de soins. Dans cette optique, de plus en plus de prestataires de soins :

  • Fournissent des services de repas à domicile aux aînés
  • Organisent des marchés de producteurs
  • Enseignent aux gens comment préparer des repas simples et sains
  • Offrent des repas à emporter aux personnes aux prises avec l’insécurité alimentaire
  • Préparent des sacs d’aliments équilibrés pour ceux qui souhaitent cuisiner

Certains investissent encore plus de ressources, notamment des façons suivantes :

Comptoirs alimentaires
Même si le concept existe depuis des décennies, il est relativement nouveau dans le milieu de la santé. Généralement, les aliments y sont gratuits et les gens n’ont pas à démontrer qu’ils sont dans le besoin. Ils résultent souvent d’une association entre un service alimentaire et une banque alimentaire ou un organisme communautaire local.

Pharmacies alimentaires
Plutôt que d’offrir des médicaments, ces comptoirs agissent un peu comme une pharmacie et proposent, conformément aux recommandations d’un médecin, des produits riches en nutriments qui peuvent aider à combattre certaines maladies. Dans les hôpitaux qui participent à ces programmes, les médecins rédigent des « ordonnances alimentaires », puis dirigent leurs patients vers un marché de producteurs ou un comptoir alimentaire situé sur place ou à proximité.

Aux États-Unis, ces programmes donnent d’excellents résultats. Par exemple, un hôpital de l’Ohio a ainsi réduit son taux de réadmission de 53 pour cent. 

Partenariats avec la collectivité
Les associations innovatrices avec d’autres ressources communautaires permettent d’améliorer la portée et les effets des initiatives de nutrition des établissements de santé. 

Dana Fillmore cite d’ailleurs en exemple un prestataire de soins du Michigan qui s’est associé au service de popote roulante Meals on Wheels pour livrer des repas adéquats sur les plans médical et nutritionnel à des personnes considérées à risque de malnutrition. Bref, les organismes communautaires qui œuvrent en santé publique peuvent être d’une aide précieuse.

Sensibilisation des prestataires de soins

Comme on reconnaît de plus en plus le rôle de la nutrition sur la santé, un nouveau domaine voit lentement le jour : la médecine culinaire, qui combine art de la cuisine et sciences médicales. Par exemple, le programme de cuisine médicale de Spectrum Health, un système de santé du Michigan, permet d’enseigner aux médecins en résidence comment préparer des plats simples, économiques et délicieux qui comportent un maximum de bienfaits pour la santé.

D’ailleurs, les nutritionnistes et gestionnaires de services alimentaires, qui vantent depuis longtemps les pouvoirs thérapeutiques des aliments, doivent jouer un rôle central dans la création et la mise en œuvre de ces programmes.

Sensibilisation de la collectivité

Quand vient le temps d’influencer l’attitude des gens par rapport aux habitudes alimentaires et aux méthodes de cuisson à privilégier, les acteurs du milieu de la santé doivent se faire entendre. Leur message peut aider à contrer les effets de l’omniprésence de la malbouffe dans les médias et des aliments transformés à haute teneur en calories sur les étagères des supermarchés. Ces acteurs peuvent, par exemple :

  • Offrir des cours ou des ateliers à la collectivité
  • Faire équipe avec des écoles primaires pour créer des programmes et du matériel de soutien axés sur la nutrition
  • S’associer à des cégeps et des universités pour sensibiliser les gens à l’insécurité alimentaire et faire la promotion des « aliments fonctionnels »

Réduction des coûts totaux

À peu près tout le monde reconnaît l’utilité des interventions liées à la nutrition. Mais qu’en est-il de leur coût?

Eh bien, il semble que ces programmes peuvent avoir un effet positif sur les résultats.

Prenons l’exemple de Geisinger Health System’s Fresh Food Pharmacy, en Pennsylvanie. L’organisation estime que, chez les personnes atteintes de diabète, une réduction du taux d’hémoglobine glyquée d’un pour cent permet d’économiser 8 000 $ par année en consultations médicales et autres coûts liés à la maladie. Une étude réalisée auprès de personnes atteintes de diabète qui recevaient des produits de la pharmacie alimentaire Geisinger a permis de montrer que le taux de plusieurs de ces patients avait diminué de jusqu’à trois pour cent, ce qui représente des économies de 24 000 $ par personne.

Des économies encore plus substantielles peuvent être réalisées grâce à la prévention de certaines complications coûteuses associées au diabète : cécité, maladies rénales et amputation. Si on ajoute à cela les économies découlant de la prévention ou du traitement d’autres maladies au moyen des aliments, il semble évident que l’investissement dans des pharmacies alimentaires et d’autres interventions nutritionnelles peut réduire grandement les coûts totaux.

Trois façons de changer les choses

Forts d’une meilleure compréhension de la nutrition, d’une équipe bien informée, de services alimentaires bien équipés et de liens étroits avec la collectivité, les prestataires de soins sont tout désignés pour initier des changements qui risquent d’améliorer de manière dramatique la santé de leurs collectivités. Voici par où commencer.

1. Évaluer et sensibiliser

  • Déterminer quels patients sont à risque de malnutrition et d’insécurité alimentaire 
  • Diriger les personnes dans le besoin vers les bons organismes communautaires
  • Sensibiliser le personnel à l’importance d’une bonne alimentation

2. Tendre la main

  • Faciliter l’accès à des aliments sains et encourager les changements d’habitudes en mettant en pratique les méthodes proposées dans cet article
  • S’associer à d’autres organisations pour lutter contre l’insécurité alimentaire dans la collectivité

3. Donner l’exemple

  • Envoyer un message clair en réduisant grandement la présence d’aliments riches en gras saturé, en sodium et en glucides raffinés sur le menu
  • Offrir une variété d’aliments sains et naturels qui conviennent à tous les régimes alimentaires et respectent des normes fondées sur des données probantes
  • Attirer l’attention sur les plats les plus sains du menu, par exemple, ceux qui sont végétariens, faibles en sodium, riches en fibres, etc.

Bien sûr, le changement ne se fera pas du jour au lendemain. Mais surtout, il ne se fera pas sans vous

Des résultats concrets

En 2013, la Metropolitan Area Neighborhood Nutrition Alliance a mis en place un projet pilote visant à fournir des repas adaptés aux besoins médicaux de 65 résidants de Philadelphie qui avaient difficilement accès à des aliments sains. Voici les résultats observés :

55% – diminution des coûts en soins de santé        

1/2 – baisse du taux d’hospitalisation

37% – réduction de la durée des séjours à l’hôpital

Ancré dans la collectivité

En plus de pouvoir partager sa connaissance approfondie de l’alimentation et de la nutrition, Service alimentaire Gordon peut vous mettre en lien avec d’autres entreprises partageant vos valeurs puisqu’elle est présente dans tous les secteurs des services alimentaires. Pour plus d’information, veuillez communiquer avec votre représentant.

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